Évanide
Huile sur toile, 2004.
116 x 160 cm
PrixMoka Kaffe
Huile sur toile, 2000.
54 x66 cm
Collection particulièreOmphalos
Huile sur toile, 2003. 162 x 130 cm
PrixPeau bleue
Huile sur toile, 2004. 116 x 160 cm
Prix- Le Miel
Huile sur toile, 2002. 126 x 97 cm
Prix -
Mûre
Huile sur toile, 2008.
65x50 cm
Collection particulièreProëlla
Huile sur toile, 2002. 81 x 100 cm
Prix
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......... je ne crois pas dire de conneries en affirmant qu'embrasser une carrière artistique est étroitement conduit, entre autres choses, par le désir de ne plus voir sa vie encombrée d'un certain nombre de rapports sociaux utilitaires, de fédérations préfabriquées, de communautés chevillées par la vénalité ou le goût du pouvoir, de principes quelconques d'identité fusionnelle; que ce désir apparaisse candide d'être si souvent trahi par l'apparition, dans le champ de la vie artistique elle-même, des travers insupportables que l'on croyait avoir réussi à fuir, ne rend en aucun cas désireux pour autant de s'en accommoder.
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QUESTION DE PRIX
Tristan Bastit
"Si l'art a une force, s'il a une vertu, ce n'est pas parce qu'il nous donne à admirer le monde, ou qu'il nous offre les clés du mystère. Ce n'est pas non plus parce qu'il nous révèle à nous-mêmes. À quoi servirait d'être révélé dans un univers sourd, aveugle & muet ? Non, la force de l'art, c'est de nous donner à regarder les mêmes choses ensemble.
Un tableau, un film, un livre en soi ne sont rien. Ils n'existent que dès l'instant de leur partage."
Je me reconnais tout à fait dans ces quelques mots de J. M. G. Le Clézio, dans cette idée que l'œuvre artistique est avant tout un point de vue proposé comme "lieu commun", comme "lieu de rendez-vous", ou chacun vient prendre part au "banquet de l'esprit". C'est assez dire qu'elle n'est pas l'objet matériel qui la porte, mais seulement sa "charge" au sens que le sorcier donne à ce terme.
Et le banquet que nous partagions entre tAlussins était bien réel, lui, lorsque fut posée la question de l'évaluation des prix. Je ne crois pas léser la majesté de l'art en y répondant.
Si les considérations de calculs de prix de revient, etc. sont légitimes et similaires à celles de n'importe quel producteur, elles ne concernent que la fabrication matérielle de l'objet. Or la seule valeur véritable de l'objet d'art, intrinsèquement celle de sa "charge", est d'un autre registre. C'est celui que la loi reconnaît sous l'appellation de "droit moral", qui est par nature inaliénable. Nous voilà donc dans une impasse ! L'amateur ne peut tout simplement pas "acheter" l'œuvre !
Paradoxe aussi ancien que celui des prostituées sacrées dans certains temples antiques auxquelles on ne peut faire qu'un "don en hommage" (éventuellement tarifé par le clergé). Il en sera de même plus tard pour les reliques. Car c'est bien ainsi qu'il faut comprendre le prix des œuvres d'art : il est la somme que l'amateur offre en hommage à l'œuvre. Et son établissement est bien un partage, celui de la considération qui lui est apportée.
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