Novembre 2010


Saler la soupe.

32 propositions oupeinpiennes sous la contrainte de dispertion itérative

par Tristan Bastit

27 novembre - 4 décembre 2010

L'Usine. 102 boulevard de la Villette, Paris XIX°. Tel. 01.42.00.40.48


Saler La Soupe

Les dispersions itératives exposées à l'Usine
Paris, 2010

Par Tristan Bastit

A l'origine il avait été question d'élaborer pour l'Oupeinpo (Ouvroir de Peinture Potentielle) une contrainte de néantissement. Il devait s'agir de faire rentrer dans le néant l'être même des objets. Il ne pouvait donc être question d'une simple destruction de leur étant matériel mais au contraire d'une disparition de leur « gestalt » sans suppression de matière. La solution que je trouvais fut la dispersion, qui permettait de faire disparaître un objet dans un autre qui cependant le contiendra entièrement. Une première expérience, concluante, fut la dispersion d'un tableau de Atlan dans le panorama de la baie de Douarnenez au soleil levant.

De ce moment je m'aperçu que FAIRE une dispersion de Atlan c'était OBTENIR une oeuvre à 20% de Atlan, une peinture « au Atlan ». Ceci ouvrait les possibilités, dont je fis plusieurs essais, de peindre « au Van Gogh », « au Matisse », etc. voire de corriger Van Gogh « au Mondrian ». Prenant la mesure du potentiel d'élargissement de ce procédé et je me suis engagé en 2009 dans cette série des Dispersions ici présentée.

Elles obéissent à un protocole d'itération de dispersions. Sur un support ayant reçu la dispersion d'un premier matériau vont se superposer les dispersions d'autres matériaux en autant de couches que nécessaire à l'obtention du résultat souhaité, à l'exclusion de toute autre intervention plasticienne. On aura par exemple : sur un fond de macule imprimée une couche de dispersion de graphes noirs sur laquelle est dispersée une couche de taches bleues elles-mêmes découpées dans un papier peint en bleu sur qui a été dispersé des points de couleur verte et sur laquelle couche est enfin dispersé les morceaux déchirés d'une oeuvre faite à l'encre en niveaux de gris.

Le résultat obtenu est donc un composite dont chaque couche vient, comme le sel dans la soupe, apporter une certaine « touche » de l'élément dont il ressort à proportion de sa quantité dans l'ensemble. C'est ainsi que cette trentaine d'oeuvres se sont assaisonnées de la « saveur » d'autant d'éléments que : graphes divers, taches d'encre, de couleur, déchirures ou découpis d'oeuvres existantes, morceaux photographiques de mon quartier, de mon atelier, rebus de confrères etc. etc.